Les genres de manga avec des termes particuliers

Ikuko

Les différents genres de manga

Dans les différentes catégories de manga, on peut distinguer plusieurs genres. Il y a de tout dont les plus classiques : policier, historique, romance, aventure, action, gags, etc. Mais il existe des genres avec des termes particuliers dont tout amateur de manga doivent se familiariser avec.

Les yonkoma mangas sont l’équivalent des strips : ce sont des mangas en quatre cases et le plus souvent des histoires humoristiques.

Exemples : « Mes voisins les Yamada » d’Ishii Hisaishi (éd. Delcourt), « Azumanga Daioh » d’Azuma Kiyohiko (éd. Kurokawa)

Les gekiga sont des mangas dramatiques. Ce terme a été inventé par le mangaka Tastumi Yoshihiro (1935-2015) en 1957 pour désigner ses œuvres à caractère dramatique (geki=drame et ga=dessin). Il a ensuite servi à désigner des mangas abordant des sujets graves et sérieux comme la violence de la société, politique, réalité sociale, etc. Avant cela, les mangas les plus populaires étaient destinés à un public jeune et à des fins de divertissement. 

Exemples : « L’histoire des 3 Adolf » de Tezuka Osamu (éd. Delcourt), « Dans la prison » de Kazuichi Hanawa (éd. Ego comme X)

Les horror mangas ou « mangas d’horreur » regroupent les mangas qui font peur. Ce n’est pas forcément des histoires de fantôme : la peur peut être amenée de façon psychologique. C’est le mangaka Umezu Kazuo (« école emporté » et « Baptism » aux éditions Glénat. « La femme serpent » et « Le vœu maudit » aux éditions Le Lézard Noir) qui est l’un des pionniers du genre avec son manga « Kuchi ga mimi made sakeru toki » (« Lorsque la bouche se fend jusqu’aux oreilles », manga non traduit en français) publié en 1961.

Autres horror mangas : « Spirale » d’Ito Junji (éd. Delcourt), « Another » de Ayatsuji Yukito (éd. Pika)

Les mangas yuri, aussi appelé « shojo-ai » (littéralement « amour entre filles ») décrivent une relation amoureuse entre deux femmes. Le terme « yuri » vient du japonais « yurizoku » (tribu des lys), terme inventé par un journaliste japonais pour désigner la communauté lesbienne. 

Les mangas yuri désignent tous les mangas présentant des relations amoureuses, sexuelles ou simplement des amitiés ambiguës poussées à l’extrême, entre deux personnages féminins.

La première auteure à avoir traité ce genre est Nobuko Yoshiya mais elle a rapidement été suivie par d’autres auteures renommées comme Ikeda Riyoko dans les années 1990. C’est une période où l’on voit également apparaître, dans les mangas, de plus en plus de personnages androgynes, voire travestis, ce qui prête à l’ambiguïté des sentiments. 

Exemples : « Love my life » d’Yamaji Ebine (éd. Asuka), « Entre les draps » de Sakurazawa Erica (éd. Asuka), « Très cher frère » d’Ikeda Riyoko (éd. Asuka)

Les mangas yaoi décrivent des relations amoureuses plus ou moins explicites entre hommes. Le mot yaoi est en fait l’acronyme de « YAma nashi, Ochi nashi, Imi nashi » ce qui signifie : pas de point culminant, pas de chute, pas d’histoire. Au départ, ce terme était utilisé pour désigner les doujinshi (courts mangas créés par des fans basés sur des personnages de séries préexistantes) qui mettaient en scène des histoires sentimentales ou sexuelles entre les héros masculins de séries shonen. Peu à peu, il a pris un sens plus large et a été utilisé par les fans occidentaux pour désigner toutes les séries mettant en scène des héros homosexuels ou à la sexualité ambiguë.

Au Japon, on préfère souvent les termes « boy’s love » ou encore « shonen-aï » (littéralement : « amour entre garçons ») mais généralement, on emploie ce terme pour désigner des mangas moins descriptifs, dans lesquels les sentiments sont simplement suggérés et les relations limitées à un baiser. Exemples : « Zetsuai » d’Ozaki Minami (éd. Tonkam), « Ludwig II » de Higuri You (éd. Panini), « Gravitation » de Murakami Maki (éd. Taifu comics)

Les mangas ecchi (ou ero-manga) sont des mangas érotiques. Même s’ils peuvent présenter des scènes explicites, il n’y a presque jamais de nu total et les parties génitales ne sont jamais montrées. Le côté sensuel est prioritaire dans ce genre de manga. A ne surtout pas confondre avec les mangas Hentai ! 

Exemples : « Le journal intime de Sakura » d’U-Jin (éd. Soleil), « Enfer et paradis » de Oh ! Great (éd. Panini)

Les mangas hentai ne se vendent que dans des boutiques spécialisées (au Japon comme en France) et sont publiés par des maisons d’éditions particulières. Le mot Hentai signifie « perversion » en japonais. Le terme est souvent utilisé de manière abusive pour qualifier tous les mangas érotiques ou pornographiques alors qu’au Japon, il désigne uniquement des mangas ou dessins animés pornographiques présentant des scènes choquantes, sexuellement anormales (sadisme, fétichisme, relations sexuelles avec des monstres tentaculaires..)