Si vous êtes habitué à lire des mangas, vous savez certainement qu’il existe plusieurs catégories de mangas qui peuvent paraître un peu sexiste mais les librairies japonaises continuent de classer les mangas selon cette catégories et ensuite par auteur :
Les mangas kodomo
Le mot « kodomo » signifie « enfant » en japonais et est donc employé pour désigner des mangas pour enfant et préadolescents. Exemples de manga kodomo : « Doreamon » de Fujiko Fujio (éd. Kana), « Unico » de Tezuka Osamu (éd. Soleil), « Bayblade » de Takafumi Adachi (éd. Kazé)
Les mangas shonen
« Shonen » signifie « garçon » en japonais. Comme son nom l’indique, les mangas shonen sont des mangas destinés aux garçons (jeunes garçons et adolescents). C’est la catégorie la plus populaire, avec des titres très connus comme « Naruto » de Kishimoto Masashi (éd. Kana), « One pièce » d’Oda Eiichiro (éd. Glénat) ou « Les chevaliers du zodiaque » de Masami Kurumada (éd. Kana).
Une des caractéristiques du manga shonen est le style graphique. Souvent, le dessin est un peu plus réaliste (surtout au niveau des proportions du corps et des muscles) et plus sobre. Globalement, le style graphique d’un shonen est plus viril avec des traits bien épais. Les dessinateurs de style shonen cherchent à retranscrire le mouvement et l’action. Il y a beaucoup d’onomatopées et de lignes de vitesse dans chaque page. On peut noter aussi que les shonen contiennent toujours une pléthore de personnages.
Les mangas shojo
Le mot « shojo » signifie « fille » en japonais. Les mangas shojo sont donc des bandes dessinées destinées aux jeunes filles et adolescentes. Souvent, dans un manga shojo, le scénario priorise les pensées des personnages et les sentiments. Le shojo possède sa propre esthétique avec un dessin souvent raffiné mais peu réaliste : yeux très grands, traits très fins, visages ronds ou triangulaires, nez pointus, silhouettes longilignes, personnages masculins à tendance androgyne. Les dessinateurs de style shojo privilégient les effets montrant des émotions.
Les premiers shojo qui paraissent, jusque dans les années 1970, racontent surtout des histoires d’amour classiques. C’est alors qu’arrivent des mangas tels que « Versailles no bara » (« La rose de Versailles ») d’Ikeda Riyoko (éd. Kana) et « Candy Candy » d’Igarashi Yumiko (éd. Kodansha France) aux histoires plus complexes et plus littéraires. Le genre shojo se diversifie alors et aborde des thèmes de plus en plus variés mais toujours censés séduire un public féminin très large : magie, amitié, amour, fantastique, historique, harcèlement scolaire, violences familiales, etc.
Les mangas seinen
Les mangas seinen sont destinés aux jeunes adultes masculins à partir de 18 ans. C’est un genre plus varié que le shonen qui va du thriller au manga philosophique. Les mangas sont plus sérieux, souvent sombres, parfois violents ou érotiques et les intrigues sont plus complexes. Le style graphique est assez comparable au style shonen, avec encore plus de réalisme. En France, les premiers seinen à paraître ont été les œuvres de Taniguchi Jiro.
Exemples : « 20th century boys » d’Urasawa Naoki (éd. Panini), « La montagne magique » de Taniguchi Jiro (éd. Casterman), « Le sommet des dieux » d’Akimoto Shu (éd. Glénat)
Les mangas josei
Les mangas du genre josei, parfois appelé « ladies » ou encore « redisu », sont destinés aux jeunes femmes adultes. Ils sont l’équivalent féminin du seinen. Les thèmes souvent abordés se rapportent aux préoccupations des jeunes femmes, traitant de la société en général : mariage, maternité, célibat, travail, inégalités sociales, etc. Mais on trouve aussi beaucoup de récits historiques. Le style graphique est à peu près semblable au style shojo, avec souvent, un soin tout particulier apporté aux vêtements, aux tenues des personnages toujours très à la mode et des yeux un peu plus réalistes.
Exemples : « Complément affectif » d’Ozaki Mari (éd. Delcourt), « Happy mania » d’Anno Moyoco (éd. Pika)
Les mangas adult
Ce type de manga regroupe tout ce qui est pornographique, érotique ou qui parle de sexe en général. Le scénario peut aller du plus simple (comme une histoire de plombier qui arrive chez une femme esseulée) au plus sérieux traitant des abus sexuels, de la prostitution, etc.
Du coup, la question que nous pourrions nous poser après avoir vu ces différentes catégories de mangas est la suivante : que se passe-t-il si un jeune adolescent souhaite lire un manga shojo ? Et si un adulte veut lire un manga kodomo ? Un adolescent a-t-il le droit de lire un manga seinen ?
Pour la dernière question, la réponse, est « oui ». On a bien entendu le droit de lire ce qu’on a envie et pourtant, afin d’éviter les situations qui seraient sujettes à des moqueries, les japonais lisent rarement en présence de leurs amis et s’ils souhaitent lire dans les transports en commun, ils mettent généralement une couverture au livre afin de cacher toute information.
Le libraire peut même vous proposer une couverture en papier jetable pour que vous puissiez commencer à lire votre livre au plus tôt. La couverture est offerte et vous ne payez pas plus cher votre livre. Ainsi, au Japon, il est rare de voir ce qu’une personne lit comme livre, qu’il s’agisse de roman, de livre de philosophie ou de manga. Les magazines sont cependant lu sans couverture et étant donné leur prix peu élevé, certaines personnes les laissent sur les banquettes pour les autres qui seraient intéressés à lire ou à les garder.