Le métier d’illustrateur

Ikuko

Ce qu’il faut savoir est que l’illustration n’est pas un art plastique (créer pour soi-même) mais un art appliqué (créer sur la demande d’un client). Il est donc important de savoir ce que nous pouvons faire d’acceptable en un temps raisonnable.

Contrairement à un peintre qui travaillera sur une œuvre tout le temps qu’il souhaite jusqu’à ce qu’il soit satisfait, un illustrateur doit savoir s’adapter aux besoins du client qui pourra être un éditeur, un auteur, une personne privée, …. Sur un contrat d’édition, il y aura une deadline qui est le temps que vous aurez pour finir votre projet.

En tant qu’illustrateur, vous pourrez notamment: 

1 – Créer la couverture d’un livre

Pour ce faire, soit vous prenez contact avec un auteur (cf. l’article « Illustrateurs à la recherche d’une maison d’édition« ), soit vous proposez votre book (cf. l’article « Faire un book ») à des maisons d’éditions.

Si votre travail plaît, les maisons d’éditions garderont vos coordonnées dans leur base de données et dès qu’ils auront une œuvre sans image de couverture, ils vous contacteront. Cependant, les maisons d’éditions ont tendance à travailler avec toujours les mêmes personnes. Ainsi, ils contacteront d’abord la personne avec qui ils ont l’habitude de travailler et si cette personne est occupée, ils contacteront la personne suivante, etc. Vous aurez donc très peu de chance que ce soit votre tour.

La meilleure solution est alors de travailler avec un auteur car l’auteur a, la plupart du temps, le droit de proposer son illustrateur.

Si vous dessinez pour une maison d’édition, vous êtes payé par celle-ci et non par l’auteur. Vous devrez donc facturer la maison d’édition. Vous êtes payé par dessin publié donc à vous de fixer un prix raisonnable pour les deux parties.

A mes débuts, j'ai proposé mes services à un auteur qui voulait une couverture pour son roman. L'auteur semble n'avoir toujours pas fini son œuvre.

Si l’auteur est auto-publié ou s’il a l’autorisation de la maison d’édition pour qu’il puisse proposer sa propre couverture, vous devrez facturer l’auteur. (cf. l’article « Comment facturer son travail ? »)

2 – Faire des illustrations pour un magazine

Illustrer dans un magazine, c’est souvent sur du long terme. En effet, lorsqu’un illustrateur est pris pour illustrer des articles ou des chroniques, on prend souvent le même à chaque numéro.

L’illustration d’articles est un travail d’équipe avec le maquettiste. Celui-ci va d’abord mettre en place le texte et ensuite vous demander de « meubler » les espaces pour que les pages soient plus attractives.

Pour ce travail, soit vous êtes employé dans la maison d’édition en tant qu’illustratrice ou graphiste, et donc vous percevez un salaire,  soit vous êtes payé en forfait.

Si vous êtes payé en forfait, c’est à vous de facturer chaque mois (ou pour chaque numéro) la maison d’édition.

Magazine "Le Cahier de Nougatine" où j'illustrais régulièrement quelques pages.

Pour être salarié dans une maison d’édition, vous devrez passer des entretiens d’embauche avec votre book.  (cf. l’article « Faire un book »)

3 – Illustrer un livre avec beaucoup d’images

Pour cela, il vous faut un projet de livre soit de vous-même, soit en collaboration avec un auteur. Une fois votre aperçu de projet terminé, vous devrez l’envoyer à une maison d’édition (cf. l’article « Illustrateur à la recherche d’une maison d’édition ») et une fois que votre projet a été accepté, vous pouvez travailler. L’éditeur vous dira les dimensions finales du livre ainsi que les dimensions que doivent faire vos dessins.

Même si vous travaillez avec des méthodes traditionnelles (aquarelle, crayons de couleurs, feutres, etc.) vous serez obligé de passer par le numérique ne serait-ce que pour scanner et redimensionner vos illustrations à la taille demandée et à la résolution demandée (généralement 300 ou 350 dpi).

Vous constaterez, par exemple pour un livre de format carré 17 x 17 cm, que l’éditeur vous demandera une illustration carrée de 18 x 18 cm. L’illustration sera toujours plus grande que la taille finale du livre.

"Mathéo et Mina - Les microbes" un album jeunesse qui ne parle pas de la Covid 😉

Pourquoi cette différence de taille ? Ces marges s’appellent un fond perdu et sont utiles lors de l’impression et de la découpe lors du façonnage du livre. La taille du fond perdu varie en fonction de l’imprimeur.

L’illustrateur doit dessiner sur toute la taille demandée mais ne doit pas mettre d’informations importantes dans le fond perdu. Cette partie sera coupée à la fin mais les machines ayant une précision de plus moins quelques millimètres, le fond perdu permet de ne pas avoir de bord blanc sur les pages (sauf si on veut absolument une bordure dans l’illustration).

Il est recommandé de montrer son avancement à l’éditeur étape par étape. D’abord le brouillon puis ensuite les propositions des couleurs et enfin les versions finies. Ainsi l’éditeur pourra vous conseiller et vous donner son avis.

Un illustrateur de livres d’image est la plupart du temps payé en droit d’auteur et peu recevoir un avaloir en fonction de la taille de la maison d’édition.

4 – Faire des dessins sur commande

Souvent, les personnes veulent avoir des cadeaux personnalisés pour certains évènements (mariages, baptême, anniversaire…). Vous pouvez les aider en leur proposant votre services en leur dessinant des faire-part par exemple.

Vous pouvez également proposer des portraits dans votre style, faire des avatars, des petits dessins, etc.

Il y a beaucoup de demandes de ce genre. L’avantage est que vous aurez beaucoup de clients tout autant des personnes privées que des sociétés. L’inconvénient est que vous serez énormément en concurrence tant au niveau des tarifs qu’au temps de finition. 

5 – Dessiner

En fait, un illustrateur doit être multitâche. Il peut aussi travailler pour des films d’animation  en recherche et conception graphiques, design de personnages, etc.

Un bon illustrateur sait s’adapter en toute circonstances.