Définir les besoins du client

Ikuko

Un client vous contacte pour un projet. La première chose à faire est de définir précisément avec lui ce qu’il veut. Parfois le client a déjà les spécifications écrites et il vous faudra vous assurer, avec lui, que vous les avez bien comprises. Parfois il ne sait pas précisément ce qu’il veut et, dans ce cas, vous devez le définir, avec lui, en faisant des propositions.

Pour l’exemple ci-dessous, votre client sera un organisateur d’évènement. A vous maintenant de récolter les informations que vous devez avoir pour pouvoir travailler.

1 – Ce que le client souhaite

Le client ne sait pas précisément ce qu’il veut comme service mais vous pouvez l’aider à choisir. Pour cela, demandez-lui pourquoi il a besoin de vos services.

Il vous dit alors qu’il souhaite distribuer une feuille pour faire connaître son évènement. Il a un poster mais il est très chargé en informations et s’il réduit la taille, on ne voit plus rien. Il souhaite donc quelque chose de simple avec juste les informations qu’il faut pour faire connaître l’évènement.

Avec ces informations, vous pouvez déjà lui proposer un dépliant ou un flyer en lui expliquant clairement à quoi ça ressemble (ne pas hésiter à lui montrer des exemples).

2 – Ce que le client fait

Le client semble partant pour un flyer.

Pour pouvoir bien travailler, vous devez connaître votre client. Vous lui demandez donc quel genre d’évènement il organise.

Votre client fait des évènements deux fois par an en France, une fois à Paris et une fois à Tours pour promouvoir la culture japonaise. Ces évènements sont à entrée libre et les exposants sont tous invités du Japon pour promouvoir leur art. Le staff est composé uniquement de bénévoles. C’est un évènement qui attire du monde et tous les gains récoltés lors des évènements servent à promouvoir l’évènement et à relouer les lieux pour l’année suivante. L’évènement ne promeut pas uniquement les mangas (il n’y a d’ailleurs qu’un seul stand manga), mais aussi l’art du kimono, la calligraphie, les arts martiaux… tout ce qui touche le Japon.

A ce stade-là, si vous n’êtes pas du tout dans l’univers de votre client ou si vous pensez que ce travail ne colle pas à votre style, il vaut mieux refuser le travail. En effet, refuser un travail n’est pas une mauvaise chose car chaque personne a sa spécialité et cela fera gagner du temps au client mais aussi cela vous évitera un stress inutile.

Là, le client colle à votre univers donc vous continuez l’entretien.

3 – Ce que le client peut payer

Comme le client vous a annoncé que son évènement est entièrement basé sur le bénévolat, vous vous doutez qu’il n’a pas un gros budget. Vous aurez des clients qui connaissent les prix et qui auront un budget adéquat et d’autres qui n’en savent rien et qui pensent que les dessins ne sont pas forcément couteux. Ici, votre client semble ne pas trop connaître.

Vous lui expliquez alors que vous êtes à 40 € de l’heure avec les droits d’utilisation inclus. Vous expliquez également comment vous procédez : vous lui dites que vous allez d’abord faire des brouillons qu’il va pouvoir regarder puis, parmi ces brouillons, il pourra choisir les dessins qui lui plaisent pour en faire des illustrations au propre. Par contre, plus le dessin sera complexe, plus vous mettrez du temps à finir et cela se répercutera donc sur le tarif final. De même, plus le dessin sera coloré, plus il sera long à terminer. Vous informez également votre client que si c’est vous qui faites les impressions du flyer, les frais d’impression seront ajoutés à la facture.

Votre client dit alors qu’il a une imprimante et qu’il souhaiterait faire les impressions lui-même. Cependant, son imprimante est une imprimante noir et blanc.

C’est une bonne nouvelle pour lui : vous pourrez faire des illustrations en noir et blanc style manga, ce sera donc moins coûteux.

Mais votre client ne souhaite pas de style manga, il souhaite quelque chose de plus traditionnelle.

Vous lui proposez alors le sumi-e, un art dérivé de la calligraphie japonaise qui consiste à dessiner avec du charbon dilué dans l’eau.

Votre client apprécie l’idée. Il souhaite deux illustrations sumi-e. Vous précisez alors ce à quoi vous pensez et vous le validez avec le client afin d’avoir une idée la plus précise possible de ce que vous devez produire.

Maintenant vous devez faire le devis : expliquez à votre client que le temps de recherche (le temps de faire les brouillons), c’est du temps que vous utilisez pour lui et donc, vous facturez dès que vous commencez à dessiner en brouillon.

Prévoyez plus de temps de recherche que de temps de finition, car la recherche est ce qui prend le plus de temps. Ici, pour le devis, vous prévoyez 8 h de recherche. Puis, comme il souhaite des illustrations simples, vous estimez que pour faire des illustrations finies, il ne vous faut qu’une heure par illustration.

Cela donne donc :

40 x 8 = 320 € pour les recherches
40 x 2 = 80 € pour les illustrations finies

Soit 400 € pour la remise des fichiers avec droits d’utilisation.

4 – Le délai

Il faut toujours connaître le délai pour bien gérer son emploi du temps. Vous demandez donc à votre client à quelle date il aura besoin de ses dessins.

Un délai trop serré peut être source de stress pour les deux parties. A vous de voir mais si le délai vous semble trop juste, il est toujours temps de refuser.

Il vous dit qu’il n’est pas pressé car l’évènement n’aura lieu que dans six mois. Proposez une date de livraison qui vous convienne et validez-la avec lui.

5 – Conclusion

Maintenant vous lui exposez les conditions de travail que vous noterez également dans le devis : tant que vous êtes en temps de recherche, le client peut donner son avis et proposer des changements sur le dessin (dans la limite de ce qui a été défini), mais une fois les illustrations choisies et confirmées par écrit (email, lettre… ), il ne peut pas revenir en arrière car cela reviendrait à refaire une nouvelle illustration et donc un nouveau devis.

Le devis est, comme la facture, un document légal : si votre client le signe, c’est qu’il a accepté les termes de votre contrat et il devra vous payer la facture une fois le travail fini. Nous verrons dans un prochain article ce qu’il faut mettre dans un devis.

Une fois le travail fini, vous envoyez votre facture au client avec votre commande (vous pouvez la protéger tant qu’il n’a pas payé). Attention toutefois, le montant de votre facture doit être le même que celui du devis, même si vous avez passé plus de temps. En revanche, si des changements ont été demandés par le client et qu’ils n’ont rien à voir avec le devis initial, il vous faudra alors faire un autre devis avec ces changements.

Un dernier petit paragraphe pour vous prévenir que vous pouvez avoir des clients profiteurs, pas très respectueux ou complètement ignorants. Pour repérer tous les arguments de ce genre de client, je vous propose d’aller faire un tour sur le blog « Mon maçon était illustrateur » qui illustre très bien les propos.